« Pour faire durer le concept de la consommation durable, responsable et équitable, il faut beaucoup de militantisme »

« Consommer moins et consommer bio », tel fut le slogan pour inciter les consommateurs à supporter le surcoût des produits bio. Toutefois en Tunisie ce slogan n’a jamais été porteur.


Quand il y a une dizaine d’années le « souk bio » a vu le jour à la Soukra, on était un petit groupe de convaincus (et de curieux) qui se retrouvait le samedi matin pour faire son marché de produits bio.
C’est à cette occasion que j’ai connu Yosra qui se renseignait sur la filière bio et préparait l’ouverture de sa boutique à La Marsa.
Elle a été pionnière dans cette filière et avait le courage de s’y engager en sachant que le chemin est long et semé d’embuches.


Depuis ce temps-là, le Souk bio a connu plusieurs péripéties avec le départ de certains exposants, son déplacement à La Marsa et a fini par disparaitre.
La boutique Vi a suivi son propre chemin avec obstination et méthode et elle est toujours là.


Pour faire durer le concept de la consommation durable, responsable et équitable, il faut beaucoup de militantisme, de patience et de persévérance, car le(a) tunisien(ne) n’est pas encore convaincu(e) du concept et ce qu’il (elle) veut, ce sont les plus bas prix.
Cela dit la filière bio en Tunisie et surtout pour les fruits et légumes reste embryonnaire et les producteurs sont peu nombreux et leur production est peu diversifiée.

IL n’y a pas de statistiques en Tunisie mais la part du bio est négligeable et tant que la filière n’est pas structurée et organisée, la boutique Vi va avoir du mal à prospérer et se diversifier.
La boutique Vi n’est qu’un maillon de la chaine, mais les autres acteurs n’offrent pas la quantité, la qualité et la diversité suffisante pour pérenniser le système.

Survivre dans un tel contexte est déjà un exploit et la boutique Vi doit continuer pour la survie de la filière et la satisfaction de ses clients.
Bon courage et bon vent !

Ali Cheikhrouhou
Client